Language selection

Communiqué

Surveillance inadéquate et enjeu figurant sur la Liste de surveillance mis en évidence lors du heurt d'un brise-lames par le remorqueur Vachon en septembre 2014 à Port-Cartier (Québec)

Québec (Québec), le 5 janvier 2016 — Dans son rapport d'enquête (M14C0193) publié aujourd'hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a indiqué plusieurs facteurs ayant contribué au heurt d'un brise-lames par le remorqueur Vachon alors qu'il tirait, avec le remorqueur Brochu, le vraquier Orient Crusader à Port-Cartier (Québec). Aucune pollution ni aucun blessé n'ont été signalés, mais le Vachon et le brise-lames ont subi de légers dommages.

À 19 h 7, HAE, le 12 septembre 2014, l’Orient Crusader a levé l’ancre à environ 3 milles marins de Port-Cartier et a commencé à se diriger vers le port. À 20 h 12, HAE, un pilote du Brochu est monté à bord de l’Orient Crusader. L’équipe à la passerelle comprenait le capitaine, le pilote, un timonier et un troisième officier, qui occupait aussi les fonctions d’officier de quart. Alors que l’Orient Crusader entrait dans le port à l’aide des deux remorqueurs et que le pilote naviguait à vue, le navire s’est écarté de la voie recommandée sous l’effet du courant dominant. Bien que des mesures correctives aient été prises, elles n’ont pas été suffisantes pour éviter l’accident.

Parallèlement, l’équipe à la passerelle de l’Orient Crusader n’a pas saisi les risques liés au fait que le Vachon se rapprochait du brise-lames. Quand il est devenu évident que le Vachon n’éviterait pas le brise-lames, son capitaine a actionné le dispositif de largage de l’amarre de remorquage. Cependant, le dispositif n’a pas fonctionné et le remorqueur a heurté le brise-lames.

L’enquête a révélé que, dans le cas de l’Orient Crusader, à part le pilote, on ne savait pas très bien qui sur la passerelle surveillait la position du navire. Par conséquent, le capitaine et l’officier de quart ignoraient probablement à quel point le navire avait dévié de la voie recommandée. Le manque de surveillance de la part des équipes à la passerelle quand un pilote est à bord ainsi que de mauvaises communications entre le pilote et l’équipe à la passerelle sont des problèmes graves déjà constatés par le BST lors d’enquêtes précédentes (M12L0147, M13L0123). Si les membres de l’équipe à la passerelle ne continuent pas de participer activement à la surveillance de la progression du navire quand un pilote est à bord, des erreurs de navigation risquent de passer inaperçues.

Dans le cas du remorqueur Vachon, l’enquête a établi que la compagnie ne mettait pas régulièrement à l’essai le dispositif de largage de l’amarre de remorquage pour s’assurer qu’il était pleinement opérationnel en cas de tension maximale de l’amarre de remorquage. Lloyd’s Register, qui assure les inspections du navire pour le compte de Transports Canada (TC), n’effectuait pas les inspections de l’équipement de remorquage de façon régulière. En outre, ces omissions n’ont pas été décelées lors des contrôles de conformité de TC.

Un système de gestion de la sécurité (SGS) garantit l’application de méthodes sécuritaires d’exploitation des navires et favorise un milieu de travail sûr. Dans le cas présent, le remorqueur Vachon ne disposait pas d’un SGS et la réglementation en vigueur ne l’exigeait pas; certains risques potentiels associés à l’équipement de remorquage n’avaient donc pas été évalués. La gestion de la sécurité et la surveillance figurent sur la Liste de surveillance du BST, qui énumère les problèmes qui posent le plus grand risque pour le système de transport du Canada. Le Bureau a demandé à TC de mettre en œuvre une réglementation imposant à tous les exploitants de disposer de processus formels de gestion de la sécurité, et de superviser ces processus.

Le 13 novembre 2015, TC a envoyé un avis à tous ses inspecteurs et aux organismes reconnus afin de leur rappeler les exigences réglementaires relatives à l’équipement de largage de l’amarre de remorquage. De son côté, Lloyd’s Register a modifié ses listes de vérification d’inspection afin d’exiger des experts maritimes qu’ils examinent les mesures prises pour le largage d’urgence de l’équipement de remorquage.


Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.

Pour de plus amples renseignements :
Bureau de la sécurité des transports du Canada
Relations avec les médias
Téléphone : 819–360–4376
Courriel : medias@bst.gc.ca