Communiqué

Aujourd’hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) a publié son rapport d’enquête (A21Q0024) sur un accident mettant en cause un hélicoptère Airbus AS350 B2 exploité par Héli-Express Inc. survenu en 2021 près des Escoumins (Québec). L’enquête a permis de déterminer que des pressions financières et temporelles ont entravé la bonne planification des opérations, la gestion des risques et la prise de mesures d’atténuation des risques.

Le 11 mai 2021, deux hélicoptères exploités par Héli-Express Inc. étaient programmés pour effectuer des vols de transport de travailleurs et d’équipement vers une zone de travail consistant en une ligne de transport d’électricité d’Hydro-Québec située près des Escoumins (Québec). Le pilote de l’aéronef à l’étude a été informé qu’une plate-forme de travail était prête à être élinguée du lieu de rassemblement vers l’équipe en attente. Peu de temps après avoir décollé avec la plate-forme suspendue directement au crochet fixé sous l’hélicoptère, le pilote a été avisé que celle-ci oscillait, comme elle l’avait fait lors de vols précédents. Le pilote a entendu un grand bruit, puis a largué la plate-forme. Par la suite, il a eu beaucoup de difficulté à maîtriser la descente de l’hélicoptère, qui s’est posé brutalement à la verticale dans une zone accidentée. Le pilote gravement blessé a été évacué vers un centre hospitalier.

L’enquête a permis d’établir que le pilote s’attendait à ce que la plate-forme se stabilise avec l’accélération; cependant, la plate-forme a continué à osciller et a percuté la poutre de queue. Selon les analyses, l’une des pales du rotor de queue est entrée en contact avec la plate-forme tout juste larguée, ce qui a causé, à l’insu du pilote, l’arrachement en vol du rotor de queue et de sa boîte d’engrenages, et l’hélicoptère a subi un lacet vers la gauche. Le pilote a manœuvré pour réduire sa vitesse au minimum et descendre le plus bas possible avant de couper le moteur pour arrêter le mouvement de rotation. Toutefois, lorsque la puissance a été coupée, l’hélicoptère était probablement à une hauteur ne permettant pas d’amortir suffisamment la descente, ce qui a causé des dommages substantiels à l’hélicoptère et des blessures au pilote au moment de l’atterrissage brutal.

Les échéances immuables du chantier et les conséquences contractuelles possibles en cas de dépassement ont exercé des pressions temporelles sur les travailleurs du chantier et indirectement sur les pilotes. Pour gagner du temps, les pilotes ont alors privilégié le transport de certaines charges externes sans élingue. Les risques liés au transport sans élingue d’une charge légère n’ayant pas été bien saisis par les pilotes et le gestionnaire des opérations, et aucune préoccupation n’ayant été soulevée, le pilote a conclu que la plate-forme pouvait être transportée sans danger à l’horizontale et sans élingue.

À la suite de l’accident, Hydro-Québec a embauché des conseillers en sécurité aérienne qui possèdent une licence de pilote d’hélicoptère valide pour qu’ils effectuent une revue de tous les affrètements avant de les octroyer aux transporteurs aériens. Afin de renforcer la sécurité, une formation qui couvre différents éléments à connaître avant d’effectuer des travaux pour le fournisseur d’électricité, y compris les opérations d’élingage, a été ajoutée pour les fournisseurs. De plus, l’entreprise a ajouté des visites sur les sites et des audits surprises pour vérifier que les pilotes ont les outils nécessaires pour effectuer le travail et pour que ses employés soient au fait des normes de sécurité pour le travail à proximité d’un hélicoptère.

Voir la page d’enquête pour obtenir plus d’information.