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Des lacunes dans la planification de la traversée et la surveillance des dangers ont contribué à l’échouement du navire d’écotourisme Stellar Sea dans la baie Warn (Colombie-Britannique) en 2016
Dans son rapport d'enquête (M16P0362) publié aujourd'hui, le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) indique qu'une planification insuffisante de la traversée et une surveillance inadéquate des dangers durant une excursion ont contribué à l'échouement et à l'abandon du navire à passagers Stellar Sea dans la baie Warn (Colombie-Britannique) en octobre 2016.
Par un après-midi nuageux, le 1er octobre 2016, le Stellar Sea a quitté Tofino (Colombie-Britannique) avec 26 passagers et deux membres d'équipage à son bord pour effectuer une excursion d'observation d'ours. Le capitaine a manœuvré le navire dans les eaux restreintes et peu profondes du canal Fortune en tentant, de temps à autre, de repérer des animaux sauvages. Le capitaine était également en communication avec l'entreprise, le matelot de pont et les passagers. Ayant aperçu un ours dans la baie Warn, le capitaine a dirigé le navire dans cette direction. Vers 17 h 44, le Stellar Sea a heurté un récif et s'est échoué; le choc a provoqué la chute de deux passagers, qui ont été légèrement blessés.
L'entreprise a dépêché deux navires pour secourir les passagers. Neuf d'entre eux sont montés à bord du premier navire arrivé sur les lieux. Toutefois, comme la marée descendante faisait gîter progressivement le Stellar Sea sur bâbord, les 17 autres passagers ont reçu l'ordre de l'abandonner et de se réfugier sur le récif en attendant l'arrivée du second navire. La Garde côtière canadienne (GCC) a été avisée de l'événement quatre heures et demie après l'échouement, une fois les passagers évacués en toute sécurité. Le 3 octobre, on a renfloué et remorqué le navire pour le réparer et l'inspecter.
L'enquête a permis de constater que la planification de la traversée était insuffisante. Celle-ci ne comprenait aucune stratégie pour cerner et atténuer les risques que pose la navigation dans un environnement maritime complexe comprenant de nombreux rochers et récifs et caractérisé par une grande amplitude de marée. Par exemple, on a omis d'utiliser le traceur de cartes et l'échosondeur à leur plein potentiel, et les alarmes de zone de sécurité étaient désactivées.
L'enquête a également permis de déterminer que l'on n'avait pas maintenu une vigie adéquate pour repérer les dangers durant l'excursion. Aucune vigie n'était postée pour assurer la sécurité du navire. Seul dans la timonerie, le capitaine a dû effectuer de multiples tâches simultanément, ce qui l'a empêché de se concentrer sur le cap qu'il suivait. Par conséquent, personne n'a aperçu le récif à temps pour prévenir l'accident.
Dans cet événement, les passagers et l'équipage ont été évacués avec succès avant que la GCC ne soit avisée. Néanmoins, si les entreprises et les capitaines n'avisent pas rapidement les ressources de recherche et sauvetage, il y a un risque accru que la rapidité, l'efficacité ou la coordination de l'intervention soient compromises. La gestion de la sécurité et surveillance figure sur la Liste de surveillance du BST, qui présente les principaux enjeux de sécurité des différents modes de transport, dont le transport maritime.
En juin 2017, en réponse au chavirement du navire d'observation de baleines Leviathan II en 2015, le BST a recommandé à Transports Canada (M17-02) d'exiger que les exploitants de navires à passagers commerciaux adoptent des processus explicites de gestion des risques et d'élaborer des lignes directrices exhaustives pour guider la mise en œuvre et la surveillance de ces processus. Le Bureau n'a pas encore évalué la réponse à cette recommandation.
En mars 2017, l'entreprise propriétaire du Stellar Sea a mis à jour son manuel des procédures d'urgence et d'exploitation pour souligner la nécessité d'aviser la GCC en cas d'urgence. L'entreprise a également accru la fréquence des exercices de sécurité.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements de transport aérien, ferroviaire, maritime et pipelinier. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
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