Liens connexes (M22C0231)
Kathy Fox, Présidente du BST
Yoan Marier, membre du Bureau
Étienne Séguin-Bertrand, enquêteur principal/analyste de la sécurité (Maritime)
Toronto (Ontario)
19 août 2024
Seul le texte prononcé fait foi.
Yoan Marier - Introduction
Bonjour à tous, et merci de vous joindre à nous.
Étienne Séguin-Bertrand – Faits établis de l’enquête
Le Sam McBride est un traversier amphidrome, c’est-à-dire qu’il a des hélices aux deux extrémités du navire. Notre analyse des images de sécurité du voyage a permis d’établir que le navire approchait le quai à une vitesse plus élevée que lors d’autres voyages plus tôt dans la journée. Les images ont aussi montré que seule l’hélice arrière tournait lors de l’approche. Compte tenu de la vitesse du navire et de la distance qui le séparait du quai, l’inversion de poussée fournie par l’hélice arrière à elle seule n’était pas suffisante pour arrêter le traversier.
Lorsque le BST enquête sur un événement, on ne regarde pas seulement ce qui s’est passé, mais également les circonstances entourant l’événement. En cours d’enquête, nous avons relevé plusieurs lacunes de sécurité liées à la gestion de la sécurité des passagers et à la préparation aux situations d’urgence.
En 2009, Transports Canada a évalué qu’un minimum de 13 membres d’équipage était requis pour le Sam McBride. Toutefois, après une demande de la Ville de Toronto, Transports Canada a permis l’exploitation du traversier avec seulement six membres d’équipage, sans vérifier s’il y avait des procédures d’atténuation en place pour compenser la réduction de l’équipage en cas d’urgence. Le document spécifiant l’effectif minimal de sécurité a par la suite été renouvelé tous les cinq ans, sans révisions ni modifications.
Les problèmes de sécurité soulignés aujourd’hui ne sont pas nouveaux.Beaucoup de ces problèmes ont déjà été relevés au cours d’autres enquêtes sur des navires à passagers canadiens. À la suite d’une enquête en particulier, le Bureau a soulevé des préoccupations liées à l’absence d’exigences concernant les gilets de sauvetage pour enfants en bas âge, l’absence d’évaluation des procédures d’évacuation des passagers et des lacunes dans la formation sur la gestion de la sécurité des passagers.
Yoan vous parlera maintenant des trois recommandations que le Bureau émet aujourd’hui.
Yoan Marier – Recommandations
Pour cette raison, le Bureau recommande que
Notre prochaine recommendation porte sur les procédures d’évacuation des navires à passagers.
Selon le Règlement sur l’équipement de sauvetage, tous les navires à passagers doivent se munir d’une procédure qui décrit comment tous les passagers et membres d’équipage seront évacués dans les 30 minutes qui suivent le signal d’abandon du navire. Bien que cette exigence réglementaire soit en place, Transports Canada ne dispose d’aucune procédure officielle pour évaluer si cette exigence est respectée.
Par conséquent, le Bureau recommande que
Sans cette information, il n’y a aucun moyen de déterminer s’il y a un nombre adéquat de gilets de sauvetage disponibles, dans la taille appropriée, pour toutes les personnes à bord. Au moment de l’événement, le Sam McBride avait 183 gilets de sauvetage pour enfants. L’enquête a montré que lors de certains voyages, il y avait beaucoup plus d’enfants à bord que le nombre de gilets de sauvetage pour enfants.
Estimer le nombre de passagers ne suffit pas. S’il n’y a pas de méthode précise pour dénombrer les passagers qui embarquent sur un navire, il y a un risque que certains passagers soient laissés à eux-mêmes en cas d’urgence. De plus, si l’équipage n’identifie pas les passagers qui nécessitent des soins particuliers ou une aide supplémentaire en cas d’urgence, leur sécurité peut être compromise.
Par conséquent, le Bureau recommande que
Yoan Marier – Conclusion
L’événement du Sam McBride a mis en lumière les vulnérabilités liées à la gestion des passagers dans l’exploitation de traversiers et l’importance qui doit être accordée à la sécurité des passagers. Les passagers à bord de traversiers ne sont pas des experts de la sécurité.Ils comptent sur les exploitants des navires pour les amener du point A au point B, en toute sécurité.
Toutefois, la responsabilité n’incombe pas uniquement aux propriétaires du navire et aux membres d’équipage. La sécurité est une responsabilité partagée. Les passagers doivent prêter attention aux messages de sécurité et suivre les consignes de sécurité de l’équipage.