Fiche d’information : Communication de détresse pour les petits navires exploités loin des côtes

Les petits navires disposent de divers moyens pour signaler aux autorités de recherche et sauvetage (SAR) qu’ils sont en détresse; chaque méthode est assortie de capacités différentes qui sont décrites de manière générale ci-dessous. Il est important de noter qu’il peut être problématique de se fier à un seul moyen de communication, car l’équipement de signalisation de détresse peut tomber en panne, être endommagé ou devenir inaccessible pendant une situation d’urgence. Notons aussi qu’il existe divers autres types d’équipements qui peuvent être utilisés pour signaler une situation de détresse à l’échelle localeGouvernement du Canada, C.R.C., ch. 1416, Règlement sur les abordages, annexe 1, article 4..

Radiotéléphones

Il existe trois principaux types de radiotéléphones : très haute fréquence (VHF), moyenne fréquence (MF) et haute fréquence (HF). Chaque type fonctionne sur une bande de fréquence différente, a une portée différente et peut servir à communiquer avec les stations côtières et les autres navires situés à portée.

La plupart des radiotéléphones modernes sont dotés d’une fonction d’appel sélectif numérique (ASN) qui permet aux utilisateurs d’envoyer rapidement un signal de détresse numérique en appuyant sur un bouton et en le maintenant enfoncé durant au moins cinq secondes. Un signal de détresse envoyé par ASN est répété jusqu’à accusé de réception. La portée fonctionnelle d’un ASN est généralement 25 % plus grande que celle des communications vocales en raison de l’élimination du silencieux sur la radio réceptrice. Les radiotéléphones doivent être programmés avec un numéro d’identité dans le service mobile maritime (ISMM) pour que l’ASN fonctionne comme prévu. Les radiotéléphones doivent être activés manuellement, ce qui peut être impossible dans les situations d’urgence où les personnes à bord sont frappées d’incapacité ou doivent rapidement abandonner le navire.

  • Les radiotéléphones VHF peuvent être des dispositifs fixes ou portables. La portée maximale typique des communications vocales émises par un radiotéléphone VHF fixe se situe entre 10 et 60 milles marins (NM), en fonction de facteurs tels que la puissance disponible et la hauteur des antennes. La portée maximale des radiotéléphones VHF portables est nettement moins grande, se situant entre 5 et 15 NM.
  • Les radiotéléphones MF sont des dispositifs fixes dont la portée maximale typique est de 100 à 150 NM. La portée est généralement plus grande la nuit.
  • Les radiotéléphones HF sont des dispositifs fixes dont la portée maximale typique est de plusieurs centaines de NM. La portée varie en fonction du moment de la journée et de la saison.
     

Radiobalises de localisation des sinistres

Généralement, les radiobalises de localisation des sinistres (RLS) sont installées sur un navire. Certains modèles sont à dégagement libre et s’activent automatiquement lorsqu’ils sont submergés à une profondeur de 4 m. Ces modèles peuvent également être activés manuellement. Certains modèles de RLS peuvent seulement être activés manuellement, tandis que d’autres ne sont pas à dégagement libre. Les RLS transmettent des signaux de détresse aux autorités de SAR par l’entremise d’un système de satellites pendant au moins 48 heures après leur activation. Les navires et les aéronefs de SAR peuvent utiliser cette transmission pour se diriger vers l’emplacement de la RLS. Les RLS, lorsqu’elles sont enregistrées auprès du Registre canadien des balises de détresseDéfense nationale, Registre canadien des balises, à l’adresse https://cbr-rcb.ca/cbr/presentation/other_autre/index.php?lang=fr (dernière consultation le 7 février 2025)., fournissent aux coordonnateurs de SAR des renseignements sur le navire, comme une personne à contacter en cas d’urgence, ce qui contribue à une intervention efficace. L’endroit où une RLS est installée sur un navire peut être crucial : si une RLS est endommagée par un incendie ou un autre incident, ou si elle ne peut pas se dégager librement parce qu’elle est rangée dans un casier ou est coincée, elle peut ne pas fonctionner comme prévu. Il est par ailleurs important que les RLS soient installées à des endroits qui les protègent contre les éléments et les activations accidentelles.

Radiobalises individuelles de repérage

Les radiobalises individuelles de repérage (PLB) sont de petits dispositifs étanches conçus pour être portés par une personne. Leur conception est simple : une personne appuie sur un bouton pour transmettre un signal de détresse directement aux autorités de SAR par l’entremise d’un système de satellites. Le signal sera transmis pendant au moins 24 heures. Comme c’est le cas pour les RLS, les PLB doivent être enregistrées auprès du Registre canadien des balisesIbid.. Les PLB ne sont pas nécessairement conçues spécifiquement pour les milieux maritimes et, donc, souvent, elles ne flottent pas.

Dispositifs de télécommunications par satellite disponibles sur le marché

Il existe divers dispositifs de télécommunications par satellite en vente sur le marché, dont des dispositifs de messagerie par satellite et des téléphones satellites, qui peuvent être utilisés pour signaler une situation de détresse. Ces appareils fonctionnent sur des systèmes de satellites commerciaux et offrent une large couverture, qui peut être mondiale dans certains cas. Généralement, la messagerie par satellite permet à une personne de transmettre un message de détresse à un centre d’intervention tiers, lequel communique ensuite les renseignements aux autorités de SAR. Les téléphones satellites peuvent être utilisés pour communiquer directement avec les autorités de SAR.

Les dispositifs de télécommunications par satellite ne sont pas enregistrés auprès des autorités de SAR et sont habituellement accessibles par abonnement. Outre l’alerte de détresse, ces appareils peuvent avoir des fonctions de repérage et de messagerie textuelle. Les fonctions permettant les appels de détresse peuvent ne pas fonctionner sans un abonnement actif.

Téléphones cellulaires

Un téléphone cellulaire peut être utilisé pour signaler une situation de détresse en appelant les autorités de SAR, mais seulement s’il a du réseau. Si un appel est fait au 911, il sera transféré à l’autorité de SAR compétenteCertains fabricants de téléphones cellulaires offrent une possibilité limitée de transmettre un message au 911 comme signal de détresse par satellite lorsqu’il n’y a pas de station cellulaire disponible.. Par ailleurs, avec de nombreux fournisseurs, le fait de composer le *16 permet à l’appelant d’être directement mis en contact avec le centre des Services de communication et de trafic maritimes (SCTM) le plus proche. En mer, le service de téléphonie cellulaire a une portée maximale de 16 à 30 NM de la côte, selon les caractéristiques de la station cellulaire la plus proche. Toutefois, de nombreuses régions du Canada n’ont pas de couverture cellulaire optimale; il se peut qu’il n’y ait pas de station cellulaire à proximité ou que le signal cellulaire soit bloqué par la géographie.

En 2024, des détecteurs de cellulaire aéroportés ont été installés sur certains aéronefs de SARDéfense nationale, Le système de détecteurs de cellulaire aéroportés pour la recherche et le sauvetage (CASSAR), à l’adresse https://www.canada.ca/fr/ministere-defense-nationale/organisation/transparence/acces-information-protection-renseignements-personnels/evaluation-des-facteurs-relatifs-a-la-vie-privee/cellulaire-aeroportes-pour-recherche-sauvetage.html (dernière consultation le 7 février 2025).. Si un tel aéronef se trouve à portée d’un téléphone cellulaire, l’équipe de sauvetage peut détecter sa position et envoyer un message texte ou appeler le téléphone. Ce n’est possible que si le numéro de téléphone est connu et que le téléphone est capable d’envoyer et de recevoir des appels.

Plans de navigation

L’intervention de SAR diffèrera selon que le navire est en situation de détresse ou en situation de détresse potentielle, ou s’il n’est pas clair que le navire a besoin d’aide ou non. En situation de détresse (p. ex., réception du signal d’une RLS) ou de détresse potentielle (p. ex., retard d’un navire à sa destination), les coordonnateurs de SAR sont habilités à déployer des ressources pour trouver le navire. Autrement, les coordonnateurs de SAR continuent de tenter d’établir la communication et de surveiller les signes de détresse.

Si un navire dispose d’un plan de navigation définissant les attentes en matière de communication au cours d’un voyage et que les communications prévues ne sont pas reçues, les coordonnateurs de SAR y voient une situation de détresse potentielle, même si aucun autre signal de détresse n’a été reçu. Les plans de navigation doivent être déposés auprès d’une personne responsable ou des SCTM, qui peuvent communiquer avec les coordonnateurs de SAR si la communication prévue n’a pas lieu. Si un navire n’a pas de plan de navigation, les coordonnateurs de SAR utiliseront la date approximative d’arrivée du navire comme date à partir de laquelle le navire est considéré comme en retard; dans le cas de voyages prolongés, il peut s’écouler des jours, voire de semaines après la surve