Directeur général
Coastal Transport Limited
22, rue Germain
Saint John NB E2L 4S6
Objet : Lettre d’information sur la sécurité du transport maritime 02/24 (événement M24A0188)
Contact avec le fond du Deer Island Princess II
Le 6 juin 2024, le traversier Deer Island Princess II, avec 25 personnes à bord, a heurté le fond alors qu’il effectuait la traversée entre Letete (Nouveau-Brunswick) et la pointe Butler (Nouveau-Brunswick). L’un des 2 propulseurs à entraînement en Z du navire a été endommagé. Il n’y a eu aucun blessé, et aucune pollution n’a été signalée.
Conformément à la Politique de classification des événements du BST, les circonstances de cet événement ont été évaluées, et l’événement a été classé comme un événement de catégorie 5. En conséquence, les activités du BST se limitaient à la collecte de données, qui a été consignée à des fins statistiques, d’analyse de sécurité et d’archivage.Les paragraphes suivants contiennent des renseignements sur la sécurité relevés au moment de l’évaluation de cet événement.
La route empruntée par le Deer Island Princess II pour traverser entre Letete et la pointe Butler passe par un chenal étroit entre l’île Macs et l’île Jameson. Les profondeurs de l’eau dans le chenal fluctuent avec les marées, le zéro des cartes maximal dans le chenal étant de 2,2 m. Le Deer Island Princess II a un tirant d’eau de 1,5 m, ce qui signifie que le dégagement sous la quille du navire est de moins de 1 m lorsque la marée basse est inférieure à 0,3 m.
Sur le Deer Island Princess II, les 2 propulseurs à entraînement en Z servent à propulser le navire, qui est continuellement dirigé pendant les traversées pour contrer les effets du vent traversier et du courant. En même temps, des tâches d’évitement des abordages, de surveillance du radar et de navigation sont également effectuées.
Lors du voyage de l’événement à l’étude, le Deer Island Princess II est parti de Letete à 6 h 30 et naviguait dans une visibilité réduite à moins de 100 m. La marée basse était à 6 h 33, d’une hauteur de 0,1 m, et le niveau d’eau dans le chenal était très bas. Il y avait du trafic maritime lorsque le navire s’est approché du chenal et, après qu’il eut changé sa trajectoire pour dépasser l’autre traversier sur son itinéraire (l’Abnaki II), une nouvelle cible est apparue sur le radar. Le capitaine et l’officier de pont ont cherché du regard la cible par les fenêtres de la passerelle, mais la cible n’était pas visible. Peu après, vers 6 h 44, le Deer Island Princess II a heurté le fond à la pointe nord de l’île Jameson.
Lors d’un événement antérieur semblable en 2018, le Deer Island Princess II avait heurté le fond pendant sa traversée de la pointe Butler à Letete. À la suite d’une enquête sur cet événement, le BST a publié le rapport d’enquête maritime M18A0001. Le rapport indiquait que le danger pendant les activités normales en période de marée basse extrême n’a pas été cerné, et des stratégies d’atténuation n’ont pas été mises en place pour réduire le risque connexe.
Depuis l’événement de 2018, le BST a été avisé de 2 événements lors desquels des navires de Coastal Transport Limited ont heurté le fond ou se sont échoués dans la même zone à marée extrêmement basse. Le BST note que le plan de traversée que les traversiers utilisent à l’heure actuelle recense 2 hauts-fonds qui ont tous deux un zéro des cartes de 2,2 m, désignés comme des zones à éviter lorsque les profondeurs de l’eau ne permettent pas un dégagement de 1 m. Même si les profondeurs de l’eau dans le chenal ont également un zéro des cartes de 2,2 m et qu’ils ne permettent pas un dégagement de 1 m pendant certains cycles de marées basses, aucune stratégie d’atténuation des risques connexes n’est en place.
L’information qui précède est fournie pour que les mesures de suivi jugées appropriées soient adoptées. Il se peut qu’un enquêteur fasse un suivi avec vous à une date ultérieure. Étant donné que l’enjeu de sécurité cerné associé à l’événement a été porté à votre attention aux fins d’examen, on ne prévoit pas diffuser de rapport d’enquête.
Lettre originale signée par
Marie-Hélène Roy
Directrice intérimaire, Enquêtes maritimes